Concours Ma thèse en 180 secondes

Présenter en 3 min seulement ses 3 ans de travaux de thèse, c’est impossible ? Pas pour les candidats de Ma Thèse en 180 secondes. Devant un public de scolaires, professionnels du monde de la recherche et/ou juste curieux, ils doivent allier concision et communication orale pour plaire à un public diversifié.

S’inspirant de Three minute thesis (3MT®), de l’Université du Queensland en Australie, le concept a été repris en 2012 au Québec par l’Association francophone pour le savoir (Acfas) et s’est ensuite étendu sur l’ensemble des pays francophones. Cela fait maintenant plus de 10 ans que le concours existe en France.

Chaque année le collège doctoral des Pays de la Loire organise le concours pour l’ensemble des doctorants et doctorantes de Nantes. Les participants reçoivent une formation sur l’écriture du texte et une formation scénique afin de vulgariser au mieux leur sujet de thèse. Après une présélection, les 16 qualifiés concourent sur la scène Maxi du Stéréolux, devant plus de 550 personnes. 

Et ensuite ?

Les 6 lauréats de la sélection nantaise ont de nouveau 3 minutes pour convaincre les jurys de la finale régionale afin d’atteindre la sélection nationale. En plus d’être devenu l’un des rendez-vous incontournables de la vulgarisation scientifique, l’évènement propose un large tour d’horizon de la recherche menée dans les laboratoires de recherche de Nantes, et en particulier ceux de Centrale Nantes.

Pour les doctorants de Centrale Nantes les inscriptions à la session 2026 ouvrent le 22 Septembre : https://amethis.doctorat.org/amethis-client/formation/gestion/formation/3146 

Témoignages de doctorants et doctorantes qui ont participé

Arnaud Garnier, édition 2025

  • Décarbonation du transport maritime mondial : Simulation énergétique long terme de la flotte mondiale en vue de l’élaboration de scénarios de transition
  • Labo LHEEA 
Témoignage

J’ai découvert le concours pendant mes études d’ingénieur et j’ai tout de suite eu envie d’y participer en arrivant en thèse. C’est un exercice à la fois stimulant et valorisant. En trois minutes, il faut réussir à faire comprendre des mois voire des années de recherche à un public non spécialiste. Cela m’a permis de prendre du recul sur mon sujet, de me poser les bonnes questions : pourquoi je fais ça ? à quoi ça sert ? J’ai eu envie de relever le défi !  Et surtout, la vulgarisation m’intéresse : faire de la recherche, c’est bien, mais si on n’en parle à personne, quel est l’intérêt ?
Ma thèse consiste à élaborer des scénarios de transitions pour la décarbonation du transport maritime à l’horizon 2030. Travailler sur la décarbonation du transport maritime me semble évident, mais il faut savoir l’expliquer clairement. C’est très différent d’une conférence ou d’un cours : il faut être précis, percutant, s’assurer que tout le monde comprenne, et savoir adapter son discours.
C’est une expérience gratifiante : voir que d’autres s’intéressent à son sujet, sortir un peu du labo, de la bulle de la thèse. Ça permet aussi de valoriser ses compétences orales, sa capacité à vulgariser, à monter sur scène, et c’est une vraie plus-value à mettre sur un CV. Le tout dans une super ambiance, avec une formation de qualité! 

Charlotte Beaune, édition 2025

  • Navigation collaborative de robots mobiles autonomes en environnements dynamiques et connectés
  • Labo LS2N
Témoignage

Depuis très longtemps, je suis les sessions de MT180 sur Youtube, et j’avais très envie de m’essayer à la vulgarisation scientifique. Quand l’opportunité de participer au concours s’est présentée, je n’ai pas hésité ! 
Le format me semblait être un vrai challenge, trouver les bonnes accroches, rendre mon sujet de thèse compréhensible par tous et surtout être à l’aise devant autant de personnes! Le jour même, malgré le stress, nous nous sommes tous beaucoup amusés sur scène et je recommande vraiment cette expérience. 

Oriane Thierry (édition 2024)

  • Analyse de survie de patients atteints de myélome multiple ou de lymphome B à grandes cellules : prédiction de risque et de courbe de survie par réseaux de neurones appliqués à des graphes
  • Labo: LS2N
Témoignage

Je travaille sur des données de patients atteints de cancer pour prédire leur réponse au traitement à l’aide de méthodes informatiques. J’ai trouvé cet exercice très sympa et amusant. On a rarement l’occasion de parler de notre sujet au grand public. Ce format oblige à être clair et synthétique, et aide à mieux comprendre sa propre thèse. Le concours m’a permis d’apprendre à structurer ma pensée, à clarifier et vulgariser, à capter l’attention d’un public. Les formations de l’école doctorale m’ont vraiment été utiles, notamment pour les conférences scientifiques!  Côté personnel, j’ai rencontré plein d’autres doctorants hors de mon labo, d’autres disciplines, notamment en sciences humaines et sociales (SHS). C’était la première fois que je montais sur scène devant autant de monde, mais une fois lancée, c’était génial. Le texte venait tout seul, j’avais juste envie de transmettre tout ce travail au public. Côté personnel, j’ai rencontré plein d’autres doctorants hors de mon labo, d’autres disciplines, qui font de la science autrement !  Cette expérience m’a permis de mieux cerner pourquoi je fais cette thèse. Ce n’est jamais du temps perdu ! Cela permet toujours d’avoir 2-3 phrases à sortir quand on nous demande de présenter ce qu’on fait en thèse. Et puis maintenant j’ai mon pitch de prêt pour de futurs entretiens d’embauche !
Mon conseil pour les futurs participants ? Anticipez la rédaction, faites relire votre texte, et amusez-vous ! C’est comme ça qu’on prend le plus de plaisir sur scène.

Mira, encadrante d'Oriane

C’était une très belle expérience en tant qu' encadrante de voir ma doctorante présenter de façon ludique sa thèse, en sachant que c’est un sujet complexe et technique ! C’est un exercice de vulgarisation conséquent, il faut savoir prendre du recul sur son sujet, et sortir de la bulle qu’on se crée en thèse. J’ai aussi beaucoup apprécié l’évènement côté public, et très heureuse de voir quelqu'un parler de ce sujet de cette façon. C’était surprenant de me dire qu’on peut résumer en 3 min tout ce qui a été fait pendant 3 ans, et j’étais très fière de la soutenir le jour de sa présentation.

Antonin Hubert (édition 2023)

  • Influence du mouvement de flottaison sur le méandrement du sillage d’une éolienne flottante
  • Labo: LHEEA
Témoignage

J’ai découvert le concours dans la liste des formations de l’école doctorale. Un post-doc m’a conseillé de m’inscrire. Je ne savais pas du tout que c’était un concours national, voire international ! J’ai trouvé que c’était un exercice challengeant, qui change complètement du cadre habituel de la thèse. Au début, on se retrouve face à une page blanche : on a trois minutes pour tout dire… Mais il faut choisir ce qu’on garde, ce qu’on enlève, ce qu’on simplifie. Finalement, je n’ai presque pas parlé du cœur de ma thèse, et c’est ce qui a rendu le discours plus compréhensible.
C’est dur, mais très formateur. Même la soutenance m’a paru plus simple après ça ! J’ai réutilisé des phrases de mon pitch dans mon intro. Et parler devant 500 personnes, ça aide à relativiser. 
J’ai aussi rencontré plein d’autres doctorants avec qui je suis toujours en contact. On continue même d’aller ensemble aux finales régionales et nationales. Je le recommande vivement. J’avais d’ailleurs conseillé à Arnaud Garnier de le faire. C’est une expérience unique. Foncez !

Publié le 6 octobre 2025 Mis à jour le 14 octobre 2025